Comme je l'avais laissé supposer dans l'article I sur le Musée, j'ai repris la si belle route de Cilaos pour faire deux heures de broderie.
Et cela le valait bien !
Je n'étais pas vraiment attendue car la personne que j'avais eu au téléphone la veille avait oublié de transmettre l'info.
Quand je suis arrivée devant la porte, un panneau affichait que le Musée était exceptionnellement fermé ce jour...
Heureusement les brodeuses étaient à leur poste de travail et m'ont accueillie comme prévu.
Les stagiaires qui choisissent l'option de plusieurs jours travaillent sur une toile de lin avec du coton fin.
Pour la découverte de la technique sur quelques heures, on travaille sur un carré de jute avec du gros coton à broder.
Voila qui me convient bien et me correspond mieux.
Je sais que je ne ferai jamais d'ouvrage fin.
J'ai pris quelques photos pense-bête et je vais essayer de me souvenir des étapes.
Les points employés sont peu nombreux.
Le point de nœud mais pas le même que celui qui fait des nœuds.
Celui-ci s'apparente plus à celui utilisé sur un métier à tisser pour débuter et finir le tissage.
Il permet de bloquer les fils sur les jours ou entre deux parties d'un motif.
Le point de feston et le point de bourdon.
Le point de tissage.
Le point d'araignée.
Après avoir tracé un carré sur le tissu et tiré deux fils sur les 4 cotés, on met le tissu sur un tambour.
Les tambours de la Réunion étaient faits en bambou que les brodeuses ajustaient avec des petites cales.
Il semblerait que le dernier fabricant de ce type de métier n'en fassent plus, ce qui les obligent à utiliser des métiers à vis, moins pratiques car le fil de l'aiguille se prend souvent dans la vis.
On lance un nombre pair de fils en diagonale.
Les fils qui "courent" sur les cotés serviront à étoffer le point de feston.
L'étape suivante consiste à couper le tissu qui se trouve en dessous en prenant garde aux fils tendus en diagonale.
Indispensable d'avoir une paire de ciseaux fins qui coupe.
L’excédant est rabattu dessous de façon à être pris dans le point de feston.
On fait ensuite le tour en feston en repartissant régulièrement les fils tendus.
Comme je voulais voir toutes les étapes en 2 heures, je n'ai pas fait le tour du carré sur place, ce qui explique qu'il y ait des cotés moins réguliers et que les dessous ne soient pas bien pris dans les points.
Le cœur du motif est fait comme les fleurs au point d'araignée.
Le dernier rang est bloqué avec le point de nœud.
On continue comme du tissage, dessous, dessus... pour faire le motif souhaité.
C'était très agréable de travailler sous l’œil vigilant de Claudine.
Ce n'est pas compliqué mais c'est facile de faire passer un fil dessus pendant le feston comme je m'en suis rendu-compte ensuite, trop tard, ou d'en oublier un pendant le tissage.
Ou de faire la boucle du point de nœud à l'envers.
Je la remercie pour sa patience et son attention bienveillante.
Je remercie toutes les brodeuses pour leur accueil et leur intérêt quand je leur ai parlé de la Robe 95 % Lin, 3% Liens, 2% Lettres.
Elles travaillent sur du tissu de lin venant de Normandie.
Qui sait, peut-être quelques une d'entre elles auront la gentillesse et le temps de faire un petit triangle...
Si vous passez par Cilaos, je vous conseille de faire quelques heures de broderie même si vous n'avez pas l'intention de faire carrière !
Immersion totale et détente assurée...
Ne cherchez pas, il ne fait pas partis de 48 motifs d'animaux et végétaux répertoriés.
Au début, il ressemblait à un paille en queue.
Je voulais faire des petits pétales comme les points d'esprit de la dentelle aux fuseaux.
Le coton est un peu gros, il faudrait le faire ton sur ton pour que les extrémités soient plus nettes.
C'était ma première résolution de l'année, finir mon carré.
Je trouverai bien une idée pour l’intégrer à quelque chose.