Pour le deuxième partie, j'avais sélectionné et proposé à l'Atelier Écriture, 15 tenues afin que chaque membre écrive un texte sur la tenue qu'il aurait choisi.
Je n'ai donné aucune consigne, hormis celle de la durée maximum du temps de lecture de 1 minute, ce qui correspond à la durée moyenne du passage d'un mannequin.
En quelques séances, les textes ont été écrits puis revus en groupe afin de coller au mieux à l'idée du textile.
Les textes ont été communiqués aux mannequins quelques jours avant le défilé.
Comme un arbre de vie
Un petit carré de chiffon,
Des aiguilles, des fils de coton,
Beaucoup de temps et de passion,
De savoir faire, de perfection,
Palette de couleurs nuancées,
Au fil du temps et des journées,
Un châle, sublime, raffiné,
Est sorti des doigts de fée.
Dessiné avec habileté,
Talent et créativité,
Brodé de motifs entrelacés,
Superbement harmonisés,
Arabesques et entrelacs,
S’enlacent sur un air de java,
Violoncelle et balalaïka,
S’accordent comme un opéra.
Muet comme une carpe,
Le fil court sur cette écharpe,
Comme les doigts sur une harpe,
Ou les pieds sur une escarpe,
Au fil des jours et des printemps,
Qu’importe d’où vient le vent,
Les mains brodeuses vont de l’avant,
Messagères du temps présent.
Elles s’activent pour sublimer,
Ce que l’esprit a suggéré,
La création a ses secrets,
Elle est parfois divinité.
Point de tige, point de bourdon,
Point de chainette, point de feston,
Sont devenus leurs compagnons,
Elles ont mordu à l’hameçon.
Toile de fond, toile d’amour,
Sans trompette ni tambour,
Un héritage de velours,
Ce n’est pas un calembour,
Transmission générationnelle,
Filiale et culturelle,
Broderie universelle,
Sublime, Intemporelle.
L'étole brodée main sur de la polaire est de Marie-Jo Ourly, elle est portée par Gisèle.
Le texte est de Irénée Leparoux, lu par elle-même.
photos R.Levaché
RÊVE DE VOYAGE
Tu rêves de voyage en plein cœur de la ville
Dans la nef immobile en l'île Saint Louis.
Un rayon de lune traverse la rosace,
Dessinant sur le sol une rose des vents.
Un vertige te prend, la voûte se fissure,
Les étoiles s'allument, Orion, Pégase, Cassiopée,
Grande Ourse, Pléiades, Croix du Sud.
La croix devient compas, rose, étoile,
Compas maçonnique, étoile symbolique, rose mystique.
Le blanc vaisseau de pierre prend les flots,
Descend la Seine,remonte l'estuaire, atteint la haute mer.
Tu cingles sous les voiles vers les brumes du nord,
Saint Laurent, Montréal, Saint Pierre et Miquelon.
Porté par la prière, soutenu par la foi,
Tu plonges vers le sud, les lagons, les atolls,
Les îles paradis aux anges vahinés.
Tu remontes en sampan le Yang Tsé, le Mékong,
Tu doubles en baie d'Ha Long des rochers en partance,
T'ancres aux comptoirs de l'Inde, Gao, Pondichéry
Et viens sombrer enfin, au lever du soleil,
Aux pieds du mont Fuji
Enrubanné de brume.
Des blocs de patchwork de compas du marinier sont appliqués sur une polaire, c'est une réalisation de Mireille Caestecker.
Elle est portée par Lisa.
Le texte est de Marie-Anne Meyer-Molnar, lu par elle-même.
photos R.Levaché
le châle de l'Homo Sapiens
En toile brute, tissé par des mains d'artiste !
Motifs d’oxyde de fer, d'où apparaissent des silhouettes
d'êtres étranges, d'animaux fantastiques ou terrestres,
figures anthropomorphes inquiétantes en harmonie avec les
peintures rupestres des parois des grottes de Cougnac, la
Mouthe, Cussac...
Ce châle et ces mitaines furent ils portés par une Chamane ?
Guérisseuse d'un autre temps au savoir précieux.
Ces motifs étranges permettent de rentrer plus facilement en
contact avec les esprits des arbres, des sources,des éléments
naturels venus du ciel, de la terre ou des grands animaux
peuplant la forêt.
Le son du tambourin accompagne les saccades de la danse, de la
transe: appel des esprits !
Ce châle, presque cape et ces mitaines ont été retrouvés lors de
fouilles sous un abri sec de Lot.
Une Artiste contemporaine a réalisé ce fac similé agrémenté
d'un tissus polaire pour le confort du XXIème siècle !
La sagesse et la magie sont elles encore présentent ?
Châle réalisé par Amandine Bézamat sur un vieux drap, teint à la rouille, piqué-libre à la machine, mitaines assorties.
Le texte est écrit par Jean-Thomas Coiraton et lu par lui-même.
Il est porté par Thibaut.
photos R.Levaché
Châle Page Blanche
Madeleine sourit au moment où le mannequin passa devant elle et s’arrêta :
Nina l’avait mis à son défilé ce châle mythique, sa page blanche,
l’origine de son statut de créatrice.
Elle revit tout, en un instant :
ce matin-là quinze ans auparavant, quand elle l’avait découvert sur les épaules de Nina endormie, ce châle de la rage, ce châle de la pauvreté, ce châle collé, brûlé, cousu, ce châle blanc comme une toile d’araignée de luxe, le châle de sa fille !
Les mitaines aussi, étaient là,
ce mince filet d’ail qu’elle avait transformé en parure de riche….
Son regard alla se perdre là-bas derrière le rideau, où elle devait se cacher : sa rebelle, son amour, sa fille sauvée par la couture.
Elle l’entendait presque dire au mannequin : tu feras un arrêt devant la vieille dame au premier rang.
Lily
Le châle avec ses mitaines a été réalisé par Marie-Grillon.
Plusieurs techniques et matériaux utilisées en art textile, tyvek brulé à l'embosseur, filet de légumes, napperon, dentelle, fil à tricoté, piqué-libre...
Le tailleur est de Pierrette Chaigne.
Présentés par Pauline.
Le texte est de Lily Donnat, lu par elle-même.
Voici le première version, celle qui n'a pas été remaniée.
Page Blanche
« Boniche ! » Nina avait claqué ces mots et la porte au nez de sa mère. Puis elle avait trainé dans Paris.
La rage retombée elle était venue la rejoindre à son travail. Au hasard elle poussa une porte.
Accroupie devant une fille magnifique, une femme épinglait, reculait, jugeait.
« Il faudrait un châle et des mitaines ». Nina avait dit ces mots. Le mannequin eut un mouvement épouvanté. Le silence prit son temps. Quand le regard poignard se détourna d’elle, les mots lui parvinrent, comme un défi « Eh bien, fais-le ce châle et apporte le moi demain 9 h. » et une main levée en agitant les doigts « n’oublie pas les mitaines ».
Elle était rentrée avec sa mère, dans un silence total. Le front collé contre la vitre du séjour, elle avait regardé les réverbères et la pluie dessous comme un rideau. Comme un rideau ! La table sur laquelle personne ne dînerait ce soir fut recouverte en un instant.
Ce que remarqua Madeleine en se levant, ce fut une légère odeur de brûlé. Elle s’inquiéta, s’approcha de la table : Nina dormait, un châle sur les épaules, Un châle de la rage, un châle de la pauvreté, un châle collé, brûlé, cousu, un châle blanc, comme une toile d’araignée de luxe : le châle de sa fille !
Une mitaine légère qu’elle reconnut pour être un filet d’ail, entourait son fin poignet, plus rien de rebelle dans son enfant endormie, elle sût à cet instant qu’elle était sauvée.
photos R.Levaché
Qui étiez- vous chère Tante ?
Posant dans ce vieux salon 1900.
Blottie dans votre châle, vous ressembliez à un jardin.
Votre généreuse poitrine embrassée de fils arachnéens de soie verte.
La douceur tiède de la mousse cajolant votre peau.
Des fleurs rares et uniques parsemées sur une chiffonnade de lichens endormis enserrent avec douceur vos frêles épaules.
Qui étiez- vous chère Tante ?
Enveloppée d’un nuage de parfum entêtant du gardénia de votre jardin tissulaire.
Qui étiez- vous chère Tante ?
Une passionnée de jardin ou une folle exubérante.
Vos mains galbées dans de bleues mitaines libérant vos doigts qui volètent comme des oiseaux.
J’aime à vous imaginer chère Tante, regardant valser les mésanges à travers les vitres biseautées de votre minuscule appartement.
J’aurais tant voulu vous surprendre à la fenêtre, caressant votre seul jardin : ce châle qu’avec amour vous avez planté.
Vous semblez sortie d’un rêve dans un cadre ovale et doré…
Miroir de mon passé.
Lisette
Le châle est fait par Brigitte Aufort, en feutre nuno, soie et laine, embelli de fleurs de diverses techniques.
Il est porté par Colette, l'Atelier Écriture dont Colette fait parti, l'ayant de suite imaginé avec le châle et le texte !
Lisette Coiraton qui anime l'Atelier a écrit et lu le texte.
photos R.Levaché
Vous êtes démasquée Melle DAVIDSON, vous ne pouvez pas porter ce châle et ces mitaines plus longtemps.
Vous nous avez fait croire que c’était le trésor perdu de la civilisation des Chipikuyata du Pérou que vous avait offert un explorateur inconnu bien sûr.
Et comme vous n’étiez pas crédible auprès de vos amis, vous avez inventé cette histoire de monnaie reçue d’un extraterrestre un soir de pleine lune !!!
Mais jusqu’où va votre imagination ?
Nous vous suivons à la trace depuis des semaines, car cette odeur de café nous intriguait.
Mr WHATELSE, votre voisin, avait porté plainte, of course, il avait un doute sur votre comportement.
Sur vos épaules vous osiez le narguer de ces capsules qu’il attendait depuis des semaines,
et avant de vous en prendre aux sachets de thé de Melle GEORGETTE votre soeur, nous vous demandons de vous rendre en coulisse afin que nous en finissions avec ces histoires rocambolesques.
Adieu Roma, Arpéggio, Ristretto, Voluto et autres.....
Et au nom de l’association Points et Patch, nous vous arrêtons, c’en est fini pour vous de faire la belle......
(clic clac )
Sur une polaire, des capsules de café Nespresso écrasées sont appliquées à la machine, c'est une réalisation de Dominque davidson.
Il est porté par Camille.
Le texte a été écrit par Dominique Matton, lu par Françoise Goater.
photos R.Levaché
Gantez-moi de vos mitaines
afin que j’ai la main pleine de brillances perlées et de dentelles souveraines.
Je pourrais vivre ainsi et faire éclater mon corps dénudé en agitant mes avant-bras.
Et vous m'imaginez dans ma grande innocence, dans la simplicité et mon cœur de poupée.
Sur mes bras je sens la matière, elle me transperce jusqu'aux os, me caresse, m’adoucit, me donne des frissons, pénètre dans mes entrailles.
Les perles sont là, disciplinées, éclatantes, irisées légères. sûrement pour faire bondir la richesse et l'envie.
La matière m'a conquise. Dans les défilés passés j'ai adoré les sensations.
Plus froid le châle sur mon dos.
Un tissu fin et sa brillance à la couleur pâle et douce m'enveloppe d'élégance.
Mon apparence ne compte plus, vos yeux détaillent les dentelles, le motif vitrail et ces matières cousues délicatement point par point.
A mon bras l'invisible couturière m'aide à tenir mon équilibre, m'emmène doucement vers ce rai de lumière, vers ce soleil de juillet qui étincelle sur le vitrail.
Comme une rosace, ce discret napperon au crochet m'a tout de suite subjugué et capturé dans sa volute.
Colette Laporte Chevrier
Vitrail appliqué machine sur un tissu soyeux, broderie main et machine, punching et broderie appliquées.
Robe en jersey et mitaines assorties.
Portés par Charlotte sur un texte de Colette Chevrier, lu par elle-même.
photos R.Levaché M.F Diniès
Voici maintenant le numéro 9
Châle de facture très sobre confectionné dans un tissu polaire noir,
Pratique et efficace contre le froid, agrémenté d’une simple broderie d’or.
Un large velours l’anime, sombre comme la nuit, éclatant de nacre blanche entremêlée aux fils mauves, des constellations d’étoiles.
Et enfin une folie : deux adorables mitaines en voile, violette pomponnée, dentelles, galonnées d’or sur noir, enrubannées de mauve et prune.
C’est l’habit de la Comtessa : grande, élancée, distinguée en diable, son châle noir posé sur une robe moulante pailletée de même couleur, ses mains gantées de mitaines, sans bijoux autre que ses immenses yeux vert émeraude et ses magnifiques cheveux blond vénitien.
La saison était brillante cette année- là à Paris.
Le Grand Hôtel de la Paix, place de la Madeleine, accueillait Grand ducs, haute société et demi- mondaines.
« On ne sait rien d’elle » chuchotait- on sur son passage.
Elle quitta la soirée fort tard.
Au matin, elle avait disparu…
Le coffre de l’Hôtel était vide !
Dans sa suite, abandonnés sur une bergère, ce châle et ces mitaines…
Mise à prix du numéro 9
Châle dont le col est peint, incrusté de fils et brodé machine, les précieuses mitaines sont dentellisées, c'est une réalisation de Marie-Sophie Brou
L'ensemble est porté par Odile.
Le texte est de Patricia Alcabez.
photos R.Levaché
Les chevaliers
Dans la forêt de Broceliande
Où Viviane le tient prisonnier
Merlin se meurt dans son pommier
Où sont passés les chevaliers ?
Arthur attend dans son tombeau
La Table ronde est renversée
Le Saint Graal s'est occulté
Où sont passés les chevaliers ?
Excalibur, l'épée, brisée
Fichée dans le perron magique
Attend qu'on vienne l'en tirer
Où sont passés les chevaliers ?
Pour l'amour de Dame Guenièvre
Lancelot gît au fond du Lac
Perdu d'honneur, traître à son roi
Où sont passés les chevaliers ?
Mais dans le cœur de quelques hommes
Vivent de nobles sentiments
Comme la soie sous la cuirasse
Que revêtaient les chevaliers.
Et voici qu'au cœur de la ville
Sur une veste de tweed bleu
Un chien celtique vient annoncer
Qu'ils sont ici, les chevaliers.
Veste customisée avec tissus de laine appliqués à bords francs, représentant un chien celtique tiré du livre de Kells.
Découpée pour suivre la forme du motif.
Elle est portée par Léonard.
Le texte est de Marie-Anne Meyer-Molnar, lu par elle même.
photos R.Levaché M.F Diniés
Dans un futur lointain, les civilisations se sont effondrées,
laissant derrière elles des océans de déchets.
Le monde a changé,
I'Histoire de l'homme s'est trouvée ensevelie sous les décombres.
Maintenant, les vêtements sont tissés avec du fil de fer.
Les hommes mangent des insectes, et les femmes s'habillent en aluminium.
Elles le percent, le taillent,
elles inventent sans le savoir des formes nouvelles.
Les marques de boissons, depuis longtemps disparues, évoquent les noms d'un panthéon mystérieux.
Le temps a passé, et en passant,
la ferraille a gagné une splendeur qu'elle n'avait jamais eue.
Elle devient une armure rutilante, criblée de reflets chatoyants.
Elle devient une courbe, un regard de rouille taillé d'insouciance et brodé dans la gouaille.
On dirait que leur démarche fière résonne à coup de tambourin.
Des codes barres périmés se tressent aux épaules nues,
habillant leurs mains fières d'un trésor inconnu.
Cyrille
Le châle réalisé à partir de canettes de soda découpées puis reliées avec du crochet ainsi que les mitaines est de Marie-Claire Delattre.
Il est porté par Abella.
Le texte a été écrit par Cyrille.
photos R.Levaché
Le peintre
Elle est si Belle!
je n y tiens plus!
je lui demande de poser pour moi,vêtue de son sari,car elle est le modèle de mes rêves.
Alors, sans attendre, je dilue aussitôt mes couleurs sur ma palette.
J’accentue la transparence du tissu pour faire apparaître ses voluptueuses jambes fines, émergeant du pan le plus court de sa robe.
Je sublime par des jeux d’ombres et de lumières, la multitude de petits plis de son corsage.
J’y ajoute ensuite de longs galons dorés pour peindre tous ces fils d or.
Je m’y attarde.
Après plusieurs séances de poses, je fixe délicatement, de multiples couleurs pour créer ces petites fleurs crochetées avec adresse.
Qu’il m’est difficile maintenant, de faire ces mains fines, cachées sous ces mitaines fleuries et assorties!
À cet instant, elle me regarde, elle me sourit
Je détourne mon visage distrait par les petits grelots qui donnent à son habit, un air de fantaisie.
Je contemple enfin le résultat, la beauté de son visage, l’élégance de sa silhouette.
Elle est vivante.
Si vivante sur ma toile, qu’il me semble la posséder.
La robe est une création de Tania Reby à partir de tissus, rubans rapportés d'Inde.
Le châle est agrément de fleurs crochetées.
L'ensemble est porté par Caroline.
Dommage, au moment du passage de Caroline, les mitaines ont disparues !
Le texte est de Marie-France Vit.
photos R.Levaché
Un mot après l’autre, laissant sa trace légère
Une aiguille a fait naitre une fleur, un oiseau,
Sur un tulle d’herbe tendre, pour en chasser l’hiver
Des bouquets de poèmes ça et là ont éclos.
Seul un œil curieux saura voir ces paroles
Bien cachées dans un pli ou offertes à la vue.
Bienheureux spectateur qui aura entrevu
Ces comptines brodées en rondes farandoles !
Conversation à mots cousus au fil du printemps
Explosion délicate et brume colorée
Nuage vaporeux sur l’épaule posée,
Comme une étole sur ce tapis bourdonnant
Et tout autour voletant, des mitaines de gazon
Comme un bouquet de fleurs en attente de papillons.
Anne Claude
Cette robe du printemps de Muriel Cauhapé fait partie d'un ensemble de 4 tenues dont l'été, l'automne et l'hiver ont été présentés en première partie du défilé.
Plusieurs techniques d'art textile ont été utilisées, des textes sont écrits en piqué-libre sur chacune d'entre elles.
Elles ont été exposées à Quilt en Sud.
Daisy nous la présente sur un texte écrit et lu par Anne-Claude.
photos R.Levaché
DES TRIANGLES …….. CA VOUS RAPPELLE QUOI ???? DES SOUVENIRS ÉPINEUX OU JOYEUX ?????
IL Y EN A DE TOUTES SORTES ……
- ISOCÈLE
- EQUILATERAL
- SUPERPOSABLE
- LE TRIANGLE RECTANGLE DE PYTHAGORE,
LE TRIANGLE DES BERMUDES…… LE TRIANGLE D’OR,
LE TRIANGLE A PERCUSSIONS……
IMAGINEZ MESDAMES, MESSIEURS, DE TOUT PETITS MORCEAUX D’ÉTOFFES, CALIBRES, TRANSFORMES, CUSTOMISES, PAR DES DOIGTS DE FÉES.
IMAGINEZ CES TRIANGLES ÉPARPILLES AUX QUATRE COINS DU PAYS.
MAINTENANT, IMAGINEZ QU’A L’APPEL DE JOËLLE AUCUN D’EUX NE RÉPONDE !!
MAIS OÙ SONT- ILS ? SONT – ILS PARTIS AILLEURS ? ET LA ROBE ALORS ?
TOUT A COUP, COMME S’ILS S’ÉTAIENT DONNER LE MOT, ILS ARRIVENT TELLE UNE NUÉE DE PAPILLONS EXCITES ….. 520……… 520 PETITS TRIANGLES DORES, ARGENTES, BRODES, CHERCHENT FRÉNÉTIQUEMENT COMMENT SE POSER SUR CETTE MAGNIFIQUE ROBE EN SOIE LOURDE :
- LA POUR SOULIGNER UNE ÉPAULE
- LA POUR APPUYER LA TAILLE
- ICI POUR DESSINER LE GALBE DU SEIN
- PUIS TOMBANT TELLE UNE CHUTE NATURELLE SUR LE PAN DE LA JUPE.
A L’ARRIÈRE LA TRAINE MOUSSEUSE - A GÉOMÉTRIE VARIABLE - ENCORE DES MATHS , RETOMBE EN CASCADE POUR LAISSER APPARAITRE D’AUTRES FRAGMENTS ÉTINCELANTS,
PYTHAGORE N’EST JAMAIS TRÈS LOIN, GÉNIE SCIENTIFIQUE ET MYSTIQUE !
La robe de mariée aux 520 triangles a été réalisée par Françoise Goater et moi-même pour le défilé des Puces de St Vaury en septembre 2016.
Elle est portée par Adeline accompagné de Sébastien, Sandra, Méloé et Laura qui ont rempli leurs rôles de demoiselles d'honneur à le perfection !
Dépliage et mise à plat de la traine, ce qui demande un certain entrainement.
Le texte a été écrit par Françoise Goater.
photos R.Levaché
la Cascatelle
Elle se sentait ruban quand il lui enserra la taille
Et balbutia « Veux- tu m’épouser ? »
Ruban elle était
Ruban elle voulait rester.
Mais lui,… il souhaitait choisir.
Et le fil de leurs pensées s’était entremêlé.
D’une douce cascatelle mousseuse aux reflets argentés parsemée d’éclats de ciel bleu, il imaginait la vêtir.
Et, comme sortie de l’eau vive, ses jambes l’emmèneraient jusqu’à lui, fendant l’écume légère.
Dégageant tendrement sa nuque,
sur ses épaules frissonnantes, il poserait une étole freeform cotonneuse.
Le groupe derrière la lectrice fredonne :
«ma petite est comme l’eau… »
Le jour venu Ondine présentera fièrement son bouquet de perluette autour des rêves échangés.
Et pour terminer, le robe de mariée créée spécialement pour ce défilé par Brigitte Aufort et portée par Émeline accompagnée de Léonard.
Brigitte a "créé" un tissu avec de multiples petits morceaux de tissus blanc et bleu, qu'elle a ensuite emprisonnés dans un tulle à paillettes et cousu en piqué-libre.
Le nœud papillon du marié est assorti.
Mitaine en feutre nuno, châle arachnéen en crochet freeform.
Les fleurs du bouquet sont faites à partir de textiles façonnés et brulés.
Le texte est une écriture collective.